dimanche 14 décembre 2014

Je hurle mais tu ne réponds pas



En Afghanistan, des femmes écrivent et échangent des courts poèmes, appelés “landai”, ce qui en pachtoune signifie "petit serpent venimeux". Elles y parlent des mariages forcés, des talibans, des militaires occidentaux, de leur vie.
Eliza Griswold (http://www.elizagriswold.com/ ) est une poétesse et journaliste américaine. Elle les a rencontrées et elle a publié cet article dans The New York Times le 6 septembre 2012. 

Dans une maison d’un quartier universitaire paisible de Kaboul, Ogai Amail attend que le téléphone sonne. La pièce, meublée en tout et pour tout de quelques coussins au sol, n’est pas chauffée. Lorsque la sonnerie finit par retentir, elle pousse un cri de joie et met le haut-parleur. Une voix d’adolescente fait irruption dans la pièce. “Je suis gelée.” Pour passer cet appel, la jeune fille a dû s’éclipser discrètement de chez elle, sans manteau. Elle fait partie de Mirman Baheer, un cercle littéraire de femmes de Kaboul, et, comme nombre de ses membres qui vivent à la campagne, elle appelle dès qu’elle le peut. Elle dit ses poèmes à Ogai, qui les transcrit vers par vers. Pour dissimuler ses activités poétiques à sa famille, elle écrit sous le pseudonyme de Meena Muska (meena signifie “amour” en pachtoune, et muska “sourire”).

Le fiancé de Meena a été tué l’an dernier par une mine antipersonnel. La tradition pachtoune veut que Meena épouse à présent un frère du défunt, ce qu’elle refuse de faire. Elle n’ose pas protester ouvertement et parle de son sort à travers les poèmes qu’elle récite à Ogai. Lorsque je lui demande son âge, elle me répond par un proverbe : “Je suis comme une tulipe dans le désert. Je meurs avant de m’ouvrir, et la brise du désert éparpille mes pétales.” Elle n’est pas certaine de son âge mais pense avoir 17 ans. “Comme je suis une fille, personne ne connaît ma date de naissance. Meena vit à Gereshk, une ville de 50 000 habitants située dans le Helmand [sud-ouest de l’Afghanistan], à 650 kilomètres de Kaboul. Elle reste à la maison, fait la cuisine et le ménage, et s’exerce à écrire des poèmes en cachette. Je ne peux pas dire de poésie devant mes frères”, confie-t-elle.
Ils verraient dans ses poèmes d’amour la preuve qu’elle a une relation illicite, ce qui vaudrait à Meena d’être battue ou même tuée. “J’aimerais pouvoir faire ce que font les filles à Kaboul", poursuit-elle, la gorge serrée. Je voudrais écrire sur ce qui ne va pas dans mon pays. “Je suis la nouvelle Rahila. Enregistrez ma voix. Comme ça, le jour où je me ferai tuer, au moins, il vous restera quelque chose de moi.” Rahila était le nom de plume d’une jeune poétesse, Zarmina, qui s’est suicidée il y a deux ans. Sa belle-sœur l’avait surprise en train de lire ses poèmes d’amour au téléphone. La famille en avait déduit qu’il y avait un garçon à l’autre bout du fil. Pour la punir, ses frères l’ont battue et ont déchiré ses carnets, raconte Ogai. Deux semaines plus tard, Zarmina s’immolait par le feu. Comme Meena Muska, Zarmina vivait cloîtrée dans la maison familiale à Gereshk. Elle avait découvert le cercle poétique Mirman Baheer en écoutant la radio, son seul lien avec l’extérieur. Le groupe se réunit tous les samedis après-midi au ministère de la Condition féminine à Kaboul, et ces rencontres sont diffusées sur radio Azadi (radio Liberté).

Zarmina appelait très souvent lors des réunions de Mirman Baheer pour lire ses poèmes. Parfois, elle ne pouvait pas attendre la rencontre suivante et appelait directement Ogai. Et lorsque celle-ci lui disait qu’elle était trop occupée pour l’écouter, Zarmina lui répondait avec un landai, un poème populaire pachtoune : “Je hurle mais tu ne réponds pas Un jour tu me chercheras et je ne serai plus de ce monde". “Je regrette tellement de ne pas l’avoir enregistrée quand elle lisait ses poèmes", confie Ogai. "Maintenant, quand une fille appelle, je note tout – la date, le numéro de téléphone, et tout ce qu’elle dit". Dans ses poèmes, Zarmina évoquait “la cage sombre du village”. Pour Ogai, ses écrits n’étaient pas seulement remarquables pour la beauté de la langue mais aussi parce qu’ils osaient questionner la volonté divine : “Dans l’islam, Dieu a aimé le prophète Mahomet. Je vis dans une société où aimer est un crime. Si nous sommes musulmans, pourquoi sommes-nous ennemis de l’amour ?” Entre le jour où elle s’est fait battre par ses frères et celui où elle s’est suicidée, Zarmina n’a jamais dit à Ogai à quel point elle était désespérée mais elle lui a récité un autre landai : “Le jour du Jugement dernier, je dirai tout haut Je suis venue du monde le cœur plein d’espoir". “Ne sois pas bête”, se souvient de lui avoir dit Ogai. “Tu es trop jeune pour mourir”. Mirman Baheer, le plus grand cercle littéraire féminin d’Afghanistan, est la version actuelle de l’Aiguille dorée, un réseau très actif du temps des talibans [1996-2001]. A Herat [dans l’ouest du pays], des femmes se réunissaient soi-disant pour faire de la couture mais en fait pour parler de littérature. A Kaboul, Mirman Baheer n’a pas besoin de recourir à de tels subterfuges. La centaine de membres que compte le cercle dans la capitale afghane est majoritairement issue de l’élite : professeures, parlementaires, journalistes et intellectuelles. Elles vont à leur réunion du samedi en bus, le visage découvert. Mais dans les provinces reculées – Khost, Paktia, Wardak, Kunduz, Kandahar, Herat et Farah –, où le cercle compte quelque 300 membres, il opère largement dans la clandestinité. 

Environ 80 % des 15 millions d’Afghanes vivent dans des zones rurales, où les tentatives des Américains pour promouvoir les droits des femmes n’ont guère porté leurs fruits. Seulement 5 % des femmes vont jusqu’au baccalauréat ; la plupart sont déjà mariées à 16 ans, les trois quarts d’entre elles à un époux imposé par leur entourage. La poésie pachtoune est depuis longtemps un instrument de rébellion pour les femmes afghanes. Le terme landai, qui signifie littéralement en pachtoune “petit serpent venimeux”, désigne une forme poétique populaire à deux vers. Drôle, accrocheur, rageur, tragique, le landai n’a pas d’auteur à proprement parler ; on se le répète, on le partage ; le landai appartient à une femme sans vraiment lui appartenir. Les hommes en récitent aussi, mais les landai sont presque toujours exprimés par des voix féminines. “Les landai appartiennent aux femmes”, affirme Safia Siddiqi, poétesse pachtoune de renom et ancienne députée. Les landai parlent traditionnellement d’amour et de chagrin. Ils raillent souvent le mariage forcé avec un humour pince-sans-rire, les maris vieillissants et bons à rien y étant souvent qualifiés des “petits monstres”.
Ces poèmes évoquent avec tout autant de férocité la guerre, l’exil ou l’indépendance du pays. L’occupation soviétique [1978-1992], l’hypocrisie des talibans et la présence militaire américaine sont aussi abordées. On récite encore aujourd’hui ce landai datant de l’époque soviétique : “Que ton avion s’écrase et que le pilote meure Toi qui déverses des bombes sur mon cher Afghanistan". “Un poème est une épée”, résume la fondatrice de Mirman Baheer, Saheera Sharif. Saheera n’est pas poète mais députée de la province de Khost. La littérature, dit-elle, est un moyen de défendre les droits des femmes plus efficace que les rassemblements politiques. 

Une vingtaine de poétesses et d’écrivaines, âgées de 15 à 55 ans, sont rassemblées autour d’une table en demi-cercle au ministère de la Condition féminine. Ogai Amail lève les yeux au-dessus de ses lunettes de lecture. Saheera tient sa fille de 7 ans, Zala, sur ses genoux. L’assistance écoute Alam Gul Sahar, auteur de quinze recueils de poésie et l’une des plumes du président Hamid Karzai, faire un bref exposé sur la nature de l’âme. Une fois l’exposé de Sahar achevé, l’atelier commence.

Une jeune femme se lève et se met à lire la nouvelle qu’elle a écrite d’une voix nerveuse et monocorde : c’est l’histoire d’une fille dont la mère est morte en couches, qui finit par aller à l’université et doit choisir entre deux prétendants ; l’un d’eux fait une tentative de suicide, mais il revient miraculeusement à la vie. Fin du récit. La séance de critique commence. L’une des membres les plus expérimentées du groupe pointe deux problèmes. Premièrement, il ne peut pas y avoir deux amoureux dans une histoire pachtoune ; cela va à l’encontre de l’honneur féminin. Deuxièmement, sa diction était monotone. Puisque votre héroïne est instruite, elle devrait s’exprimer de façon plus raffinée”, dit la femme à l’auteure, un peu abattue. La mission du groupe, estime Saheera Sharif, n’est pas seulement d’apprendre aux jeunes femmes à écrire, mais aussi à s’exprimer à voix haute avec assurance. On passe ensuite à la poésie. Les femmes ont apporté des landai contemporains. On échangeait traditionnellement ces poèmes lors de la nuit du henné, la veille du mariage, lorsque les femmes se rassemblent autour de la future épouse pour lui décorer le corps. Le sujet principal des landai a longtemps été le godar – l’endroit du village où les femmes allaient puiser l’eau, et où les hommes, qui n’avaient pas le droit de s’approcher d’elles, tentaient d’apercevoir leurs bien-aimées à distance. Les femmes instruites qui sont rassemblées au ministère parlent de sujets plus vastes, par exemple du mollah Omar, le chef spirituel borgne des talibans que la rumeur donne pour mort : “L’herbe pousse sur la tombe de l’aveugle Ces imbéciles de talibans le croient encore vivant". Ogai lit un autre landai sur l’échec de l’opération militaire américaine :“Ici, ils combattent les talibans Là-bas, de l’autre côté des montagnes, ils les entraînent.” 

Lorsque je demande qui a apporté ce landai, Zamzama, 17 ans, lève la main. Cela semble à la fois l’embarrasser et l’enhardir de critiquer les Etats-Unis devant une Américaine. Zamzama a rejoint le cercle il y a deux ans, en même temps que sa cousine de 15 ans, Lima. Lima a récemment remporté le prix décerné par Mirman Baheer. Elle s’est mise à écrire des poèmes adressés à Dieu à l’âge de 11 ans. Son père a entendu parler de Mirman Baheer par un collègue et il y envoie ses filles toutes les semaines pour qu’elles apprennent à écrire. Lima se lève pour réciter son dernier poème, un quatrain, adressé aux talibans : “Tu m’interdis d’aller à l’école. Je ne deviendrai jamais médecin. Pense à une chose : Un jour, tu tomberas malade". 

Je souhaite en savoir plus sur Zarmina et comprendre ce qui l’a poussée à se donner la mort. Pour cela, je me rends à Gereshk. J’ai peut-être aussi une petite chance de rencontrer Meena Muska, l’adolescente qui a appelé Mirman Baheer et évoqué le nom de Zarmina. “Il y a dix ans, personne n’entendait parler de jeunes filles décédées de mort violente”, m’explique Fauzia Olemi, ministre de la Condition féminine du Helmand, lorsque nous nous rencontrons à Lashkar Gah, la capitale de la province, dont Gereshk est une banlieue. “Aujourd’hui, nous avons un réseau d’organisations qui travaillent sur ces questions.” 

Fauzia Olemi veut me faire voir certaines des modestes avancées de la province en matière d’éducation des femmes, notamment un atelier de trois jours sur les bienfaits des légumes frais. Les participantes ont une vingtaine d’années et leur visage est buriné par le travail des champs. Je leur demande si elles aiment la poésie. Dès que la question est traduite, l’une d’elles se lève et se lance dans ce qui ressemble à une impro de rap en pachtoune, Gulmakai a 22 ans mais en paraît 45. Elle compose des poèmes en permanence, explique-t-elle, qu’elle soit en train de faire la cuisine ou le ménage : “Faire l’amour à un vieillard c’est comme Faire l’amour à une tige de maïs flasque noircie par la moisissure". Elle veut poursuivre, mais l’animateur de l’atelier la fait taire. 

Quelques jours plus tard, j’organise mon déplacement à Gereshk et une rencontre avec les parents de Zarmina grâce à l’aide d’une militante locale des droits des femmes. Paradoxalement, elle se sent plus en danger depuis la chute des talibans que du temps où ils dirigeaient le pays : en raison de son engagement en faveur des femmes, on l’associe au gouvernement Karzai et à l’idée “occidentale” de droits des femmes. Elle a réchappé à plusieurs tentatives d’assassinat. “J’ai six ou sept burqas de couleurs différentes pour que les talibans ne me reconnaissent pas”, me confie-t-elle au téléphone. Elle rit : “Finalement, la burqa me protège !” Mais, comme Fauzia Olemi, elle estime que c’est la violence domestique qui met réellement les femmes en danger.Le lendemain, nous arrivons à la maison de Fatima Zurai, membre du conseil des femmes de Gereshk, qui va me conduire chez les parents de Zarmina. Simin Gula, la mère de la jeune fille, est assise sur un coussin posé au sol. Elle a retiré sa burqa bordeaux et laisse apparaître une bouche édentée.

Elle se penche vers mon interprète et demande, en me montrant du doigt : “Est-ce que la coutume du mariage existe dans son pays ? Est-ce qu’elle est mariée ?” “Oui”, ment mon interprète. Le père de Zarmina garde le silence. Zarmina est morte brûlée il y a deux ans, raconte sa mère. “C’était un accident. Elle a voulu se réchauffer après son bain mais comme le bois était humide, elle a versé de l’essence dessus, et elle a pris feu.” Le père acquiesce. Non, leur fille n’aimait absolument pas la lecture et la poésie. “C’était une bonne fille, une fille sans instruction”, poursuit sa mère. “Nos filles n’aiment pas l’école. “La mère ment”, me chuchote Fatima Zurai. Les parents acceptent de nous emmener sur la tombe de Zarmina. Les emplacements des sépultures sont marqués par des monticules de pierres. Nous passons devant trois femmes agenouillées devant trois petits tas de terre fraîche. Les parents de Zarmina s’arrêtent devant une tombe couverte de gravier noir, sans aucune inscription. Lorsque nous regagnons nos véhicules, nous repassons devant les trois femmes. Derrière moi, l’une d’elle murmure le nom de Zarmina. “Elle s’est immolée parce que sa famille ne voulait pas la laisser épouser l’homme qu’elle aimait”, dit-elle, avant de retourner se recueillir sur la tombe de son fils. Il nous reste encore à rencontrer Meena avant de quitter Gereshk. Je l’ai appelée la veille pour fixer un rendez-vous. “Ce n’est absolument pas possible de se voir”, a-t-elle répondu à mon interprète. “A cause de la guerre, il est déshonorant pour un Pachtoune de parler à un Américain. Ne le prenez pas personnellement.” Puis après un bref silence, elle avait changé d’avis : “Venez me retrouver à l’hôpital. Je vous attendrai.” Sa seule condition : que je me rende au rendez-vous accompagnée uniquement de mon interprète.

Sur le parking de l’hôpital, j’ai soudain peur qu’elle ne vienne pas au rendez-vous. Puis le téléphone sonne. “Pourquoi vous avez amené la police ?” demande une voix aiguë. Meena se méfie du garde du corps que les autorités nous ont attribué. A travers le pare-brise, je vois passer une femme en burqa bleu azur qui parle au téléphone. Elle se dirige vers une extrémité du bâtiment. Je m’empêtre en sortant du véhicule dans le tissu qui me recouvre. Pas besoin de présentations. Nous nous étreignons. A côté d’elle, se tient une femme grassouillette au visage creusé de rides. C’est la meira de Meena : la deuxième épouse de son père et sa seconde mère. 

“J’ai raconté à mon père que j’étais malade et que je devais aller voir le médecin”, m’explique-t-elle. Mais elle a dit la vérité à sa mère et à sa meira : les deux femmes l’encouragent à écrire – pour l’instant du moins. A ma demande, elle prend un carnet et commence à noter certains de ses nouveaux poèmes, vers par vers. Elle met par écrit un ghazal, une forme poétique persane ancienne, puis griffonne ce landai : “Ô séparation ! Je prie pour que tu meures jeune. Toi qui mets le feu aux maisons des amants". C’est sa façon de dire sa peine d’avoir été arrachée à son fiancé décédé, m’explique-t-elle. Meena ne se fait pas beaucoup d’illusions. Elle épousera l’un des deux frères de son fiancé, quand son père et ses frères jugeront le moment venu. Sur le parking, l’un des médecins de l’hôpital, le docteur Asmatullah Heymat, souhaite me dire quelque chose. “J’ai entendu parler de cette fille que vous cherchez. Elle s’appelait Zarmina. Elle s’est immolée parce que ses parents ne voulaient pas la laisser épouser l’homme qu’elle aimait.” C’est tout ce qu’il sait. Dans la soirée, de retour à Lashkar Gah, je parle au téléphone avec la tante de Zarmina. “La mère de Zarmina ne pouvait pas vous dire la vérité devant son mari”, m’explique-t-elle.

Depuis son enfance, Zarmina était promise à son cousin germain, dont elle avait fini par s’éprendre. Mais, le moment venu, le jeune homme n’a pas été en mesure de s’acquitter des 10 000 euros qu’il devait verser pour l’épouser. Le père de Zarmina a opposé son veto au mariage, sachant qu’il allait devoir assurer la subsistance du couple. La jeune fille se consolait en écrivant des poèmes d’amour et en les lisant aux membres de Mirman Baheer au téléphone. Jusqu’à ce qu’elle se fasse surprendre au printemps 2010.

Quinze jours plus tard, poursuit la tante, alors que Zarmina faisait le ménage, elle s’est enfermée dans une pièce et s’est immolée par le feu, une façon de se suicider courante chez les femmes, en Afghanistan et ailleurs dans le monde. Cet usage peut être rattaché au sati, une pratique hindoue aujourd’hui interdite qui veut que la veuve accompagne son mari défunt sur le bûcher funéraire. De retour à Kaboul, je me rends chez Ogai dans un quartier de barres d’immeubles en béton datant de l’époque soviétique. Pour l’équivalent de 200 dollars par mois, elle partage une pièce avec une poétesse membre de Mirman Baheer qui l’a hébergée après une dispute familiale. Ogai raconte comment elle a appris que Zarmina s’était immolée. Juste après, depuis son lit d’hôpital, à Kandahar, Zarmina a réussi à passer un coup de téléphone. Elle lui a raconté qu’elle était brulée à 75 %. “Elle avait sa voix normale, je ne m’imaginais pas qu’elle était en train de mourir.” En feuilletant son carnet, Ogai retrouve un poème qu’elle a écrit après le suicide de Zarmina, intitulé La poétesse qui meurt jeune : “Son souvenir sera une fleur piquée dans le turban de la littérature. Dans sa solitude, chaque sœur pleure pour elle.”

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire