dimanche 18 mai 2014

Eliana Pulquillanca, poeta Mapuche

  Drapeau mapuche
Aux "fumigados" de Junin et de Los Toldos, à celles et ceux qui se battent pour eux, à Margot, Gaston, Carlos, Cristina, Juan Ignacio, Oscar, Emmanuel, Milton, Pierre, Marcos et les autres, à toutes les victimes des épandages aériens de produits chimiques, à tous les Mapuches...

Este no es el humo de mi canelo,
este no es humo de fogón que abrigo mis pies,
no es humo sereno y libre que danzaba en mi ruka
no es humo de leña de ulmo. ¿Dónde están las
brazas?
Este no es el humo que llenó de aroma mi infancia,
no es humo que acunó en mi kupulwe,
no es humo que besó mi rostro cuando yo callaba.
Este no es humo que bebí en cada mate de yerbas
hermanas,
No es el humo de la machi,
no es humo Lafkenche,
no es humo Huilliche,
este no es humo Pikunche, no es humo Pehuenche.

¡Este es humo del veneno,
es humo fabricado,
es humo hambriento que corrompe mentes,
este es humo intoxicado de las ruedas,
es humo exportado de los gobernantes,
es humo encendido de maldad,
es humo irritado, marcado en patentes,
humo fétido, humo hiriente,
humo ajeno embalsamado.
Este es humo que no abraza.
es humo acumulado, humo enfermo,
humo que hace llorar,
humo que hace la muerte.
Este es humo de la conquista,
de la colonización,
humo de la independencia,
este es el humo que arrastró Pedro de Valdivia,
es humo del atropello.
Este no es el humo que defendió Michimalonko!

No es el humo del altiplano,
no es el humo de las llanuras,
de Los Andes, de las montañas,
de los canales australes.
No es humo
no es agua
no es tierra
no es fuego
no es aire
no es humo…

Eliana Pulquillanca, Smog, Raices del canelo, 2004
Source : http://cinemapuche.blogspot.fr/p/poesia-mapuche.html

dimanche 11 mai 2014

Taras Hryhorovytch Chevtchenko 1814 - 1861

Ca m’est bien égal
Que je vive en Ukraine ou non,
Après tout, ça m’est bien égal.
Que l’on se souvienne de moi,
Que l’on oublie mon existence,
Moi dans la neige à l’étranger,
Après tout, ça m’est bien égal.
J’ai grandi dans la servitude
Et c’était chez des étrangers,
En esclavage je mourrai
Sans voir les larmes de mes proches.
Тарас Шевченко
De ma vie ne restera pas
La moindre trace, pas de signe
Dans notre valeureuse Ukraine
Dont la terre n’est pas à nous.
Père et fils m’auront oublié ;
Le père ne lui dira pas :
« Prie, mon fils, prie Dieu pour l’Ukraine. »
On l’avait tourmenté jadis,
Martyrisé jusqu’à la mort.
Ça m’est bien égal si son fils
Fait ou ne fait pas ses prières.
Mais cela ne m’est pas égal
Que par des hommes faux, méchants,
Notre Ukraine soit endormie
Et qu’après l’avoir dépouillée
Ils la réveillent par le feu.
Non ! Cela ne m’est pas égal.

Le Testament, St-Petersbourg (en prison), 1847

"En 1840, à 26 ans, Taras Chevtchenko publie ses premiers poèmes dans Kobzar. Sa poésie est empreinte de lyrisme. Deux ans plus tôt, le serf avait obtenu sa liberté. Il doit alors tout apprendre et très vite. Mais à 32 ans, à l’amorce de sa maturité d’écrivain, le tzar le condamne en 1846 à un dur exil pénitencier et lui interdit l’usage de tout papier, plume et pinceau. Libéré 11 ans plus tard en 1857, les privations et d’exigeants travaux physiques ont délabré sa santé. L’Ukraine lui est défendue. Exilé, ses derniers quatre ans de vie se partagent entre Novgorod et Saint-Pétersbourg. Malgré toutes ces entraves, son œuvre littéraire compte environ 900 écrits".

dimanche 4 mai 2014

Xavier Grall, Solo

(...)
Seigneur Dieu
A mes frères et amis
Aux femmes que j'ai aimées
A tous ceux que mon coeur a croisés
Avant que d'entrer dans les Ténèbres
Transmettez je vous prie
Mon espérance testamentaire
Nul chant nul solo
Nulle symphonie nul concerto
Qui porte nostalgie d'amour
Et soif et faim de tendresse
Ne sera perdu dans la détresse de la mer
Voilà et puis encore ceci
Par la dernière larme
Par l'ultime halètement
Par le dernier frémissement
Par le moineau qui s'envole
Par le geai sur la branche
Par la dernière chanson
Par la joie dans la grange
Par le vent qui se lève
Par le matin qui vient
Tout simplement
Je vous rends grâce
D'avoir été dans le bondissement incroyable
De votre création
Un pauvre hère mortel divin
Et misérable
Oui
Tout simplement
Un être humain
Parmi les milliards et les milliards
De vos créatures
A présent que les feuilles et les mains
De douce Nature
Me closent les yeux!
Mais Seigneur Dieu
Comme la vie était jolie
En ma Bretagne bleue!